Les faiblesses du DPE soulignent l’urgence de la sobriété
Une nouvelle étude sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) a été rendue publique le 10 janvier. Réalisée par le Conseil d’analyse économique et le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, elle éclaire le lien entre DPE et consommation d’énergie réelle des logements. Cette étude met notamment en lumière le rôle prépondérant des comportements et des objectifs de sobriété énergétique.
DPE non fiable
Les logements représentent 12 % des émissions de CO2 dans notre pays. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, ce sont plus de 500 000 rénovations annuelles qui sont nécessaires. Une réalité d’autant plus pressante que plus d’un quart des Français dit avoir froid pendant les mois hivernaux.
Dans ce décor, les politiques publiques du logement misent gros sur le DPE pour encourager les propriétaires à franchir le cap de la rénovation énergétique. Cependant, la réalité dévoile que loger dans une habitation bien notée ne mène pas nécessairement à la réduction escomptée de la facture énergétique. Certes, le DPE ne vise pas à prédire la consommation réelle, mais plutôt à évaluer la performance. Il n’est pas moins crucial de prendre en compte le comportement des habitants pour estimer les gains potentiels des travaux de rénovation.
Au-delà de la nécessité d’optimiser le DPE, l’étude met en évidence le besoin d’un accompagnement plus poussé des ménages. Il s’agit en effet de les transformer en véritables acteurs des économies d’énergie, même si leur logement brille par sa performance énergétique.
Une réalité moins extrême que la théorie
L’étude met en lumière des écarts entre la théorie du DPE et la réalité des logements. Bien que les habitats moins performants consomment effectivement plus d’énergie, l’écart entre les logements notés A/B et ceux classés G est six fois inférieur aux attentes. Les occupants des bâtiments les plus performants consomment même 80% d’énergie en plus par m² par rapport aux prévisions du DPE. Inversement, ceux des bâtiments moins bien lotis se montrent 50 % plus économes.
Pour les logements de plus de 80 m², les différences entre ceux notés D à G ne sont pas significatives. À titre d’exemple, les habitants d’un logement G de 100 m² consomment en moyenne moins que ceux d’un logement D.
Le rôle central des habitants
Plus que l’ineptie de la méthode de calcul du DPE et la nécessité d’y intégrer le facteur humain, c’est le rôle central des habitants qu’il faut retenir de cette étude. Selon elle, deux tiers de l’écart entre la théorie et la pratique découlent des comportements des occupants des logements. La surconsommation des 5% les plus aisés équivaut, par exemple, à un saut négatif de deux classes énergétiques du DPE. Inversement, les habitants des passoires thermiques consomment moins que prévu, probablement en raison de contraintes budgétaires.
ACTIV dans l’action
Du fait de sa proximité avec ses clients, le groupe ACTIV est conscient de longue date de cette réalité. Spécialiste de la rénovation globale, notre entreprise fournit systématiquement à ses clients des conseils sur les bonnes pratiques en matière d’économie d’énergie une fois leurs travaux achevés.
« La rénovation énergétique est un levier important pour la transition énergétique, mais elle ne peut pas tout résoudre. Les ménages doivent être accompagnés pour devenir de réels acteurs de l’économie d’énergie« , estime Lionel Politi, dirigeant d’ACTIV. « C’est notre rôle de les aider à adopter des comportements plus sobres, de façon à réduire significativement la consommation d’énergie des logements. C’est un enjeu important pour la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles et pour lutter contre le changement climatique. »