Le nombre de passoires thermiques, c'est-à-dire de logements dont l'étiquette énergétique est F ou G, a continué d'augmenter en France entre 2018 et 2022. C'est ce que révèle le dernier rapport de l'Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) sur le parc français de logements. Un résultat contre-intuitif principalement dû au changement de méthodologie du diagnostic de performance énergétique (DPE) en 2021.

Passoire thermique = logement indécent

Ce nouveau rapport actualisé constitue un document précieux pour connaître l'état du parc de logements vis-à-vis des exigences de performance énergétique. Celles-ci entrent désormais dans la définition du logement décent, un critère déterminant puisqu'il conditionne la possibilité de mise en location.

Pour mémoire, la loi de transition énergétique pour la croissance verte (2015) a fixé un objectif pour l'ensemble du parc immobilier. Il s'agit de l'amener au niveau des normes "bâtiment basse consommation" (BBC) d'ici à 2050.

Les 2 lois Climat de 2019 et 2021 ont introduit un seuil d'efficacité énergétique dans les critères de décence du logement. Les logements consommant plus de 450 kWh/m²/an d'énergie finale ne seront plus considérés comme décents à partir de janvier 2023. Suivront en 2025 les autres logements de classe G, en 2028 ceux de classe F et en 2034 ceux de classe E. Le gel des loyers des habitations classées F et G est d'ores et déjà entré en vigueur en août 2022.

7,2 millions de passoires thermiques

Selon le rapport de l'ONRE, la France compte 30 millions de résidences principales au 1er janvier 2022. Seulement 1,5 million d'entre elles (5% du parc) seraient étiquetées A ou B si elles faisaient l'objet d'un DPE, contre 6,6% en 2018.

À l'opposé, le nombre de passoires thermiques (étiquettes F et G du DPE) serait passé de 4,8 à 5,2 millions de logements (de 16,7% à 17,3% du parc). Environ 500 000 d'entre elles auraient même une consommation annuelle supérieure à 450 kWh/m²/an.

Mais il faut tenir compte des résidences secondaires (1,2 million de passoires thermiques, soit 32%,) et des logements vacants (27%, soit 800 000 passoires). Le nombre d'habitations classées F ou G s'élève ainsi au total à 7,2 millions, sur un parc de près de 37 millions.

Ces résultats peuvent paraître surprenants, particulièrement pour les logements les mieux classés. On s'attendait plutôt à voir leur nombre augmenter du fait de l'application depuis déjà 10 ans de la RT 2012 pour les constructions neuves. Celles-ci sont en effet censées être étiquetées A ou B. Concernant les passoires thermiques, les incitations financières pour leur rénovation se sont multipliées ces dernières années. Cela aurait pu faire penser que leur nombre allait également baisser grâce à une mobilisation accrue des propriétaires.

Conséquences de la réforme du DPE

Si ces évolutions attendues ne sont pas observées, c'est qu'en réalité les effets de la réforme du DPE, intervenue en 2021, les masquent. Devenu opposable, celui-ci intègre maintenant davantage d'informations pour être plus fiable.

Le périmètre des différentes catégories est ainsi modifié. La nouvelle échelle de classement tient dorénavant compte simultanément de la consommation énergétique du logement et de ses émissions de gaz à effet de serre. Le logement est noté selon la plus mauvaise de ces deux performances. Il en résulte une réévaluation négative du classement de nombreuses résidences chauffées aux énergies fossiles.

Ainsi, plus de la moitié des logements chauffés au fioul ont une étiquette correspondant à leur seuil d'émissions de GES. Inversement, celle de la plupart des habitations chauffées à l'électricité ou aux énergies renouvelables correspond à leur consommation d'énergie. Concernant les demeures chauffées au gaz, les seuils des deux critères sont identiques à près de 70%, mais les émissions de GES priment dans plus de 20% des cas.

Des priorités à ajuster

L'un des enseignements de ce rapport est que les priorités de la rénovation changent désormais en fonction du mode de chauffage. L'incitation à passer à l'électricité ou aux énergies renouvelables est beaucoup plus forte pour les vendeurs et bailleurs de logements chauffés aux énergies fossiles. Dans les autres cas, l'enveloppe du bâtiment reste la priorité.

Quelle que soit votre situation, ACTIV dispose de solutions efficaces pour améliorer l'étiquette énergie de votre bien immobilier, et le faire sortir des catégories de passoire thermique. Spécialiste RGE de la rénovation performante, l'entreprise vous donne accès aux aides de l'État et vous accompagne de A à Z dans votre projet.